1.2.1 - Expérience : Golfe du Morbihan

 

GOLFE DU MORBIHAN
Les AMP pour maintenir les services rendus par les écosystèmes marins et côtiers : étude des herbiers de zostères
VALMER (www.valmer.eu) est un projet de coopération franco-britannique (Interreg IVAa Manche) associant scientifi ques (écologues et économistes) et gestionnaires pour l’évaluation intégrée (écologie, socioéconomie) des services écosystémiques marins et côtiers. Le projet a pour objectif de quantifi er, qualifi er et communiquer sur la valeur (économique, sociale et environnementale) des services écosystémiques rendus sur six sites pilotes (trois français : Parc naturel marin d’Iroise, Golfe du Morbihan, Golfe Normand-Breton et trois anglais : Poole Harbour, North Devon et Plymouth Sound). VALMER permet d’améliorer l’utilisation de l’évaluation des services écosystémiques dans la gestion et la gouvernance d’espaces côtiers et marins, par le biais d’approches multicritères et transfrontalières compatibles pour l’évaluation des services rendus par les écosystèmes et une appropriation par les acteurs de la notion de services écosystémiques pour une gestion participative.
 

« Nous avons opté pour une approche par habitat. notre sujet d’étude concerne un habitat caractéristique du Golfe du Morbihan : l’herbier de zostères. Les usagers n’ont pas toujours conscience de son importance, l’objectif de l’évaluation des services rendus par les herbiers de zostères est de pouvoir construire et partager entre les différents acteurs une vision commune de cette plante aquatique, reconnue comme habitat remarquable au niveau international et européen. Le projet pourra ainsi aider à qualifi er les bénéfi ces d’une protection et d’un développement respectueux des usages.

Après un état des lieux qui se termine en septembre 2013, nous connaissons mieux les services rendus par les herbiers de zostères dans le Golfe : zone de frayère pour les seiches, zone d’alimentation pour les oiseaux, zone de nurserie et nourricerie pour certains poissons, habitat préférentiel pour l’hippocampe, etc. Par exemple, de 1930 à 1960, les zostères ont disparu dans le Golfe du Morbihan en raison d’une maladie (wasting disease). Pendant cette même période, les pêcheurs ont constaté qu’il y avait moins de bars. Les herbiers de zostères sont revenus au début des

années 60 après un hiver très froid. Les bars ont également réapparu. En fait, les jeunes bars se nourrissent notamment de la crevette d’herbiers. Cet exemple permet d’illustrer l’intérêt d’une approche écosystémique.


Le cadre méthodologique mis en place par les partenaires scientifi ques du projet permet non pas de donner une unique valeur monétaire aux herbiers mais plutôt d’évaluer qualitativement les services rendus par cet habitat et de voir comment l’impact des activités les affectera. Pour cela, le recours à divers outils (scénarios, modélisations) permettra d’ici 2015 d’obtenir des informations utiles et exploitables pour nous gestionnaires. Par exemple, les impacts potentiels des différents types de mouillage sur les surfaces d’herbiers. Ce type de résultat nous aidera à favoriser les changements de pratique vers plus de durabilité. Il sera néanmoins diffi cile de quantifi er l’impact de tous les usages. Des exemples de superbes herbiers de zostères sous des parcs ostréicoles nous démontrent bien qu’usages et protection ne sont pas incompatibles, à nous de trouver le bon équilibre ».

Ronan Pasco, chargé de mission mer et littoral et Juliette Herry, chargée de mission GIZC, pour le projet de Parc naturel régional du Golfe du Morbihan